pluie ni gelée n'arrétent mule et muletier!

L'hiver arrive et avec lui la saison des randos!!!
 Quand le temps est bien pourri chez nous il n' y a que les abords du canal  de Nantes à Brest à être praticables.
Rythmé par les bornes séculaires de cet ouvrage,


qui à l'ouest de Guerlédan fut construit à travers les schistes ardoisiers, nous partons tranquillement pour quelques jours.

Looping portera seule  la totalité de la charge, 26 kg au premier jour, 22 pour le retour ( j'étais autonome en eau)mais à 300kg et 55 mois  elle peut commencer à faire des efforts!
Décembre ne se renie pas, et au matin du 2éme jour, le froid qui géle l'eau dans le seau

fige la campagne dans une blancheur féérique

 
que le soleil naissant fera oublier.
   
Ces journées froides mais séches sont quand même les plus agréables de la saison. Praticable le canal oui mais relativement encaissé, le soleil tarde à percer les buttes qui le bordent.
j'ai connu un échec avec Looping au passage d'un pont, tablier métallique et parapet ajouré, 10/12m  au dessus du canal.
Tout se présente bien, Looping arrive, je l'attache, fait une reconnaissance, le présente, elle renifle le tablier, ...et se bloque, représentation encouragement, idem, et blocage complet, j'insiste un peu mais elle ne montre aucun signe, pourtant,  c'est à sa portée! j'insiste tellement et elle aussi que le mousqueton de longe casse!! Je la récupère  comprenant un peu tard que je demande trop  - 1 heure avant Looping avait glissé sur un pont en bois et s'était sorti à genoux, brave petite muleta!-pour éviter de perdre la face je la représente pour avoir un flairage, ce qu'elle fait volontiers puis nous rebroussons chemin, l'épicerie sera pas pour cette fois, j'ai un peu de réserves! Mais Looping a clairement compris qu'elle pouvait avoir raison et pendant les 2 km qui ont suivis elle a vraiment essayé de mener le convoi à sa manière,  si possible le contraire de ce que je demandais....

mais ça reste une bonne petite, la preuve le lendemain. Nuit pluvieuse et ventée qu'elle a passé dos au intempéries, départ à la nuit
pour un retour direct. Je choisi l'option retour par le canal car je sais que nous y serons plus à l'abri que sur le chemin des hauteurs et pour ce départ nocturne le cheminement est aisé sans lampe.
 Je vais lui demander encore beaucoup: 26 km non stop, entrecoupés de pause broute pour elle et pain d'épice pour moi toutes les 55 à 70 minutes. C'est pour l'homme que les pauses sous la pluie sont dures, en perdant notre âme néanderthalienne  et nos poils, nous avons perdu en résistance que ne remplacent pas les cirés ni les bottes.
Je vide l'eau restante, ne conservant que 0.5l dans ma poche, prépare 8 tranches de pain d'épice que je place dans mes poches également, donne le grain restant à Looping, installe la bache de bât et nous partons,
  
Et nous avançons sous les rafales  de pluies et vent, Looping sait que nous rentrons, les 26 km seront avalés en 5h45!

Eh bien félicitations aux randonneurs...  
Il faut du moral pour avaler les kilomètre sous une météo mitigée...

Quelle chance de pouvoir randonner avec sa mule même dans le froid, moi je me le sens. mais TANIA , ce n'est pas encore...... le jour où je vais le faire ,ça sera pour moi un jour de bonheur .

Cela ne saurait tarder et je pense que Tania sera heureuse et différente dans une configuration d'extérieur et d 'effort mais il est vrai que les 500/600 kg d'une poitevine sont plus délicats à gérer que les 300 de ma petite.

Randonner sous la pluie en hiver me dérange moins que les pluies de printemps ou d'été car en hiver la pluie ne modifie pas fondamentalement la façon de se vêtir; le souci c'est vraiment la halte de nuit, par exemple sur ce dernier jour j'aurais été incapable de faire sécher ma tente avant de l'installer donc inutile de penser s'y glisser->j'aurais vraiment du trouver un hébergement en dur, la presque veille de Noél et avec 1 mule pas gagné à l'improviste, même en Bretagne.
Hey Joe, comment tu fais?

Au sommet des côtes d'Armor s'entend!
Il y a un slogan de com qui dit "Côtes d'Armor, ailleurs c'est à coté" et bien moi je l'applique!

 et je gravis les sommets que je peux - et que j'ai-  pour y bivouaquer!


j'ai quand même"dérouillé", ça ventait fort mais je nous avais trouvé l'abri d'une haie, puis ça a plut la moitié de la nuit. La tente est une vraie tente de bivouac, discrète; mais un peu short lorsqu'il faut: y mettre bât et sacoches
 à l'abri, y manger, y dormir, y lire....

Des chemins qui deviennent des ruisseaux,

mais cependant très sympathiques et agréables ( je marche en bottes)
      
puisque nous avons rebroussé chemin au gué, il était passable mais difficilement pour les petites pattes et surtout trop loin de l'arrivée ( 3h) pour prendre un quelconque risque d'immersion, débattage, etc...


Il va falloir que je me penche sérieusement sur ma bâche de bât et que je conçoive un système  de mise en place pratique;