lunaire.

Rituellement je dédie mes randos d'hiver à ceux qui N'ONT PAS CHOISI DE VIVRE DEHORS, exclus d'une société numérique et administrée, victimes de la spéculation immobilière, migrants fuyant les dictatures de pays ensoleillés pour greloter entre 4 bâches dans notre Europe qui confond liberté et libéralisme, aux abandonnés des systèmes éducatifs et de santé. Moi, je retrouve un toit après des escapades fraiches...

 
 
   La tempête Hagon languissante, Looping et Pompon sont chargés et nous partons par sentes et cherraïs (expression gallése ).
 Le lieu de bivouac est blanchi par le grésil , j'installe un matelas de fougères sous l'emplacement de la tente, j'ai préféré un endroit exposé au froid mais éloigné d'une chute possible d'arbre.  
  , Looping est aux entraves et Pompon en liberté à la marraine.
  Installation réussie, un bouquin, un bon dodo, un repas froid et réduit cause oubli d'une partie du réchaud!
  Puisque pas de petit déjeuner, nous partirons avant que le jour ne blanchisse la campagne
      .
 J'aime ces moments de démontage et de bâtage, puis de premiers pas éclairés simplement par une lune  irradiante,
 
et j'aime les voir avancer ainsi dans l'obscurité, volontaires.
Conformément au code de la route et aux élémentaires règles de sécurité, notre caravane possède son feu rouge arrière



mais nous aurions du avoir des sabots cloutés!! Les quelques portions de goudron rencontrées étaient verglacées: affraid: ,lorsqu'il n'était pas possible d'utiliser l'accotement herbeux c'était ..chaud, Looping reniflait et avançait précautionneusement, j'essayais de trouver les zones moins glissantes mais je tenais guère debout, Pompon semblait avoir un meilleur équilibre. Nous avancions très doucement, je ne voulais surtout pas risquer une glissade désastreuse. J'ai modifié l'itinéraire de retour pour reprendre des chemins jusqu'à 10h.

Je me retrouve bien seul à poster. Nos drôles d'animaux aux drôles d'oreilles méritent mieux que l'indifférence. Têtu comme eux, je continuerai à écrire tant que je penserai que nos discussions, les témoignages relatés peuvent aider des muletiers, des candidats, des curieux à comprendre. Ensuite je ferais mon chemin avec mon équipe d'herbivores...
 Une anecdote sur le retour de cette petite rando hivernale mais des témoignages identiques ont déjà été fait, notamment par Querri.
  Le mulet suiveur? Mon expérience tendrait à montrer qu'il aime bien la tête.
  Une science de l'itinéraire et des intentions de l'homme?  Ho que oui;  la preuve: passage dans le bois, sans carte ni balisage, notre but est à l'est, le sentier va est/ sud-est donc ça baigne lorsque brusquement il s'incurve à l'ouest
J'ai un moment d'hésitation: y a-t-il une continuité?
                                          n'allons nous pas faire un détour?
lorsque Looping prend les choses en main sabots et passe devant; sur la gauche à travers la futaie.
Je SAIS qu'Il FAUT FAIRE CONFIANCE, pour l'avoir déjà vécu, et nous la suivons donc pendant environ 10 minutes au terme desquelles nous récupérons une allée large qui nous amène bien sur la lisière est puis le grand chemin connu.

Merci pour tes récits que je lis avec plaisir!
Pour ma part j'ai une mule avec qui je fais de belles balades montées et j'ai déjà pu vérifier en étant "perdue" dans les bois ce sens de l'orientation.
Face à mon indécision elle a pris la décision de nous ramener sur le chemin d'un air de dire "c'est bon ,je gère, net inquiète pas!"
Ce sont décidément des animaux extraordinaires et tellement attachants!!

NDA merci de ton témoignage.
Pas toujours faciles à comprendre nos bébêtes mais des moments comme ceux là sont des moments forts,
qui permettent justement de mieux les comprendre. IL leur faut du "dur" pour s'exprimer complétement.

nda a écrit:
un air de dire "c'est bon ,je gère, net inquiète pas!"
Ce sont décidément des animaux extraordinaires et tellement attachants!!

C'est tout à fait cela J'ai renoncé depuis longtemps à savoir si j'étais dominé (= " c'est ta mule qui commande"!)lorsque Looping prenait ainsi des initiatives, je crois que c'est autre chose.
 Et jamais Looping ne s'est fait prendre au piège d'un chemin, d'un bourbier, alors que les chevaux avec lesquels nous randonnons s'y mettent jusqu'au ventre. Mais je mène à pied plutôt long et libre, l'instinct mulesque
est une VERITE, ensuite savoir si c'est un instinct supérieur à celui des chevaux** (?); beaucoup de chevaux d'extérieur n'ont pas la possibilité de s'écarter de la direction souhaitée par leur cavalier....

**je crois que si quand même